Le chasseur d’ovnis n°1 face à 22 % d’observations inexpliquées
Xavier Passot, 58 ans, est le responsable du GEIPAN (Groupe d’études et d’information sur les phénomènes aérospatiaux non identifiés). Photo Denis Sollier
2012 marque le 35 e anniversaire d’une exception française méconnue : notre pays est le seul à posséder un groupe d’étude national, mais civil, des PAN, les phénomènes aérospatiaux non identifiés, plus présents dans l’esprit du public sous le sigle ovni. Le responsable de ce groupe a fait le point des recherches cette semaine.
À l’heure actuelle, c’est deux fois par jour, en moyenne, que le GEIPAN reçoit un témoignage d’observation d’un phénomène aérospatial non identifié (PAN). Par rigueur scientifique, les chercheurs préfèrent ce terme à ovni (objet volant non identifié), car la notion même d’objet leur apparaît trop précise, au départ d’une enquête.
La structure qui traite ces témoignages est « marginale » au sein du CNES (Centre national d’études spatiales), prévient son chef, Xavier Passot. De fait, les permanents ne sont que quatre, mais ils peuvent compter sur un réseau d’une centaine de personnes dans l’Hexagone et en Outre-mer, « qui interviennent au coup par coup » pour mener des enquêtes, ainsi que sur la gendarmerie, « un partenaire très actif, avec les meilleures archives, très antérieures à celle du GEIPAN ».
Ce travail au sein d’un centre scientifique public, mais civil, est unique au monde. Il débute en 1977, quand le CNES crée le… GEPAN, avant de lui ajouter un I, soulignant un rôle d’information, à côté des études.
En 35 ans, plus de 6500 témoignages, liés à quelque 2200 phénomènes, ont été traités par la petite structure. Sur ce total, quelque 1400 études ont été achevées et publiées. Depuis 2005, elles sont d’ailleurs sur le net. « Signe de l’intérêt du public, le trafic de notre site est aussi important que celui du reste du CNES », s’amuse M. Passot.
Premier constat : la répartition géographique des observations est – banalement – « fonction de la population et de la clarté du ciel ». L’Alsace n’est pas plus une terre prolifique en PAN (32 cas traités, mi-Bas-Rhin, mi-Haut-Rhin : pas de jaloux) que la Franche-Comté (35), contre 127 cas en région Paca, ou 80 en Aquitaine.
Des ovnis de Thaïlande
« Les analyses font apparaître quatre catégories de PAN, explique Xavier Passot. La catégorie A (phénomènes parfaitement identifiés, c’est-à-dire qu’on a toutes les preuves) représente 9 % du total. La B (phénomènes probablement identifiés), 28 %. La catégorie C, celle où l’on manque de données pour conclure, sans qu’apparaissent des faits d’une étrangeté particulière, totalise 41 %. »
Dans ce domaine expliqué, les retombées de satellites et d’étages de fusées, les halos, des anomalies sur les photos elles-mêmes, voire des objets célestes aussi banals que la Lune, tiennent une place éminente, tandis que « les lanternes thaïlandaises connaissent une véritable vogue », explique M. Passot.
Reste la catégorie D : « 22 % des cas étudiés depuis 1977, mais environ 10 % seulement des cas récents, résistent », rapporte le responsable du GEIPAN. À l’impossibilité de conclure, il y a souvent des causes banales, comme « un témoin unique, des témoignages peu consistants, l’absence d’image ». Mais il y a bel et bien des phénomènes intrigants, tels les changements de forme ou de couleurs, dont la moitié est rapportée par des pilotes, de ligne ou militaires.
Alors, interventions extérieures, que le GEIPAN doit cacher ?
« Je ne peux pas écarter a priori des facteurs extérieurs, mais ce n’est qu’une hypothèse. On arrive dans un domaine de croyance, car il n’y a aucun élément matériel, aucune évidence scientifique », répond Xavier Passot, qui se dit « extrêmement sévère avec ceux qui répandent la théorie du complot ».
Fin 2014, le GEIPAN compte disposer d’un réseau d’une centaine de caméras automatiques, observant les phénomènes lumineux en dessous de 50 km d’altitude, pour parfaire sa traque.
www.geipan.fr
Xavier Passot, 58 ans, est le responsable du GEIPAN (Groupe d’études et d’information sur les phénomènes aérospatiaux non identifiés). Photo Denis Sollier
2012 marque le 35 e anniversaire d’une exception française méconnue : notre pays est le seul à posséder un groupe d’étude national, mais civil, des PAN, les phénomènes aérospatiaux non identifiés, plus présents dans l’esprit du public sous le sigle ovni. Le responsable de ce groupe a fait le point des recherches cette semaine.
À l’heure actuelle, c’est deux fois par jour, en moyenne, que le GEIPAN reçoit un témoignage d’observation d’un phénomène aérospatial non identifié (PAN). Par rigueur scientifique, les chercheurs préfèrent ce terme à ovni (objet volant non identifié), car la notion même d’objet leur apparaît trop précise, au départ d’une enquête.
La structure qui traite ces témoignages est « marginale » au sein du CNES (Centre national d’études spatiales), prévient son chef, Xavier Passot. De fait, les permanents ne sont que quatre, mais ils peuvent compter sur un réseau d’une centaine de personnes dans l’Hexagone et en Outre-mer, « qui interviennent au coup par coup » pour mener des enquêtes, ainsi que sur la gendarmerie, « un partenaire très actif, avec les meilleures archives, très antérieures à celle du GEIPAN ».
Ce travail au sein d’un centre scientifique public, mais civil, est unique au monde. Il débute en 1977, quand le CNES crée le… GEPAN, avant de lui ajouter un I, soulignant un rôle d’information, à côté des études.
En 35 ans, plus de 6500 témoignages, liés à quelque 2200 phénomènes, ont été traités par la petite structure. Sur ce total, quelque 1400 études ont été achevées et publiées. Depuis 2005, elles sont d’ailleurs sur le net. « Signe de l’intérêt du public, le trafic de notre site est aussi important que celui du reste du CNES », s’amuse M. Passot.
Premier constat : la répartition géographique des observations est – banalement – « fonction de la population et de la clarté du ciel ». L’Alsace n’est pas plus une terre prolifique en PAN (32 cas traités, mi-Bas-Rhin, mi-Haut-Rhin : pas de jaloux) que la Franche-Comté (35), contre 127 cas en région Paca, ou 80 en Aquitaine.
Des ovnis de Thaïlande
« Les analyses font apparaître quatre catégories de PAN, explique Xavier Passot. La catégorie A (phénomènes parfaitement identifiés, c’est-à-dire qu’on a toutes les preuves) représente 9 % du total. La B (phénomènes probablement identifiés), 28 %. La catégorie C, celle où l’on manque de données pour conclure, sans qu’apparaissent des faits d’une étrangeté particulière, totalise 41 %. »
Dans ce domaine expliqué, les retombées de satellites et d’étages de fusées, les halos, des anomalies sur les photos elles-mêmes, voire des objets célestes aussi banals que la Lune, tiennent une place éminente, tandis que « les lanternes thaïlandaises connaissent une véritable vogue », explique M. Passot.
Reste la catégorie D : « 22 % des cas étudiés depuis 1977, mais environ 10 % seulement des cas récents, résistent », rapporte le responsable du GEIPAN. À l’impossibilité de conclure, il y a souvent des causes banales, comme « un témoin unique, des témoignages peu consistants, l’absence d’image ». Mais il y a bel et bien des phénomènes intrigants, tels les changements de forme ou de couleurs, dont la moitié est rapportée par des pilotes, de ligne ou militaires.
Alors, interventions extérieures, que le GEIPAN doit cacher ?
« Je ne peux pas écarter a priori des facteurs extérieurs, mais ce n’est qu’une hypothèse. On arrive dans un domaine de croyance, car il n’y a aucun élément matériel, aucune évidence scientifique », répond Xavier Passot, qui se dit « extrêmement sévère avec ceux qui répandent la théorie du complot ».
Fin 2014, le GEIPAN compte disposer d’un réseau d’une centaine de caméras automatiques, observant les phénomènes lumineux en dessous de 50 km d’altitude, pour parfaire sa traque.
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