Rezé : archéologues et artistes

La campagne de fouilles de 2011 a commencé. Avec, cette année, en parallèle, deux créations artistiques à découvrir jusqu'au 10 juillet sur le site de Saint-Lupien.

« Vous saviez que Raphaël avait fait des fouilles pour le pape Léon X ? » Ophélie de Peretti, archéologue municipale, elle, elle le sait. « Depuis la Renaissance, il y a des liens étroits entre art et archéologie, alors aujourd'hui, on ne fait que poursuivre les choses. » Cette année, la campagne de fouilles, qui a débuté le 30 mai, est menée en parallèle avec deux créations artistiques : le laboratoire des hypothèses et une marche oblique dans la ville...
Fouilles toujours. Ils sont 45 sur le chantier jusqu'au 9 juillet. Universitaires, archéologues, chercheurs, étudiants grattent, creusent et font sortir de terre avec patience et minutie des vestiges qui vont éclairer l'histoire de Ratiatum. « Nous avons trois objectifs pour ce chantier de fouilles, annonce Ophélie de Peretti. Dégager les aménagements de berges découverts l'an dernier. Faire des prélèvements afin de les dater avec précision. Nous allons également travailler sur les deux établissements publics qui sont probablement des thermes. Enfin, nous espérons bien trouver des choses sur l'occupation médiévale, avec la nécropole découverte l'an dernier, dont on sait maintenant qu'elle s'étend. »
Laboratoire des hypothèses. Fabrice Gallis a installé ces drôles de constructions sur le site de Saint-Lupien. Depuis plusieurs mois, ce plasticien planche avec un groupe de travail spécialisé dans l'imaginaire : une cinquantaine de bambins de l'école Plancher, toute proche. « Augusta vit à Ratiatum, au 1 er siècle. Cette femme maîtrise parfaitement toutes les techniques de l'époque. Pour une raison inconnue, espionnage ou autres, on ne sait pas très bien, elle doit traverser le fleuve discrètement et se rendre à Nantes. Les enfants imaginent donc les différentes hypothèses qui lui ont permis de le faire. »
Avec un autre groupe de travail, « ouvert à tous », ces hypothèses sont ensuite testées, creusées, expérimentées : « Il y a déjà des maquettes, des vidéos de tout ce qui a été réalisé à partir des dessins des enfants ». Fabrice Gallis espère bien mettre au point des prototypes d'ici le 10 juillet. Une recherche poétique et joyeuse à laquelle regards et commentaires des visiteurs pourront également donner une autre dimension.
Des rendez-vous. Le laboratoire des hypothèses et la campagne de fouilles sont inaugurés aujourd'hui, jeudi 9, à 18 h 30. Le laboratoire est ouvert au public tous les jours de 14 h à 18 h 30 (site du projet : http ://slowfree.f/saintlupien).
Des projections de courts métrages accompagnent cette recherche, vendredi 10 à partir de 21 h. Jeudi 16 juin, visite du chantier de fouilles (comme tous les jeudis jusqu'au 10 juillet) à 17 h, suivie d'une conférence de Fabrice Gallis à 18 h 30 et d'un repas participatif ouvert à tous. Vendredi 17 juin, concert de musiques improvisées à parti de 19 h.
Samedi 9 et dimanche 10 juillet, marche oblique, une découverte de Rezé, projet de Mathias Poisson, avec sans doute un bivouac quelque part dans la ville. L'artiste propose sa lecture de la ville, en marchant. Ces deux projets artistiques, en lien avec les fouilles, se poursuivront sur deux années. Rendez-vous sur le site de Saint-Lupien qui va connaître donc une belle animation jusqu'au 10 juillet (avenue des Treilles).
Renseignements sur le site : [url=http://www.reze.fr